Reykjanes (Islande)

Dans son rapport du 18 mars 2025, le Met Office indique que dans la presqu’île de Reykjanes le magma continue de s'accumuler : son volume sous Svartsengi n'a jamais été aussi important depuis le début de la séquence d'éruptions en décembre 2023. Le scénario le plus probable est que cette phase d'accumulation se termine par une intrusion de magma et une éruption débutant dans la zone entre Sundhnúkur et Stóra-Skógfell... et quasiment sans préavis.
Une nette hausse de l’activité sismique hebdomadaire est observée près de la chaîne de cratères de Sundhnúkur, une activité sismique qui se poursuit au même endroit qu’avant les éruptions précédentes, entre Sundhnúkur et Stóra-Skógfell, là où le magma a atteint la surface lors de la première de six des sept éruptions survenues depuis décembre 2023. Les mesures de déformation indiquent que le soulèvement du sol se poursuit, bien qu’à un rythme un peu plus faible qu’auparavant. Aucun signe d’affaissement n’est observé dans la zone autour de Svartsengi.

Source : Met Office islandais

Bárðarbunga (Islande)

Plusieurs séismes ont été détectés sur le Bárðarbunga le 19 mars 2025. Le plus significatif avait une magnitude de M4,2 à 8h21. Il avait été précédé d’un séisme de magnitude M2,9 et de plusieurs autres événements de moindre ampleur sous le glacier. Le Met Office indique que les séismes de cette magnitude sont fréquents sur le Bárðarbunga. Les derniers événements de ce type ont eu lieu en janvier 2025.

Source: Met Office islandais

Kilauea (États-Unis / Hawaii, Big Island)

L’épisode 14, l’un des plus spectaculaires de l’éruption en cours sur le Kilauea, a été précédé par plusieurs petites coulées de lave lentes et brèves (10 minutes max) émises par l’évent sud entre 23h58 (heure locale) le 18 mars et 6h10 le 19 mars, longues de 15 m au plus, et la dernière accompagnée de projections au niveau de l’évent. Des projections occasionnelles observées dans la bouche nord la nuit sont devenues plus fréquentes au lever du jour.
Le 14^ème épisode éruptif a débuté le 19 mars par de petites coulées dégazées émises par les deux bouches actives lors des épisodes précédents dans la partie ouest du cratère Halema’uma’u, à partir de 9h26 côté nord et de 9h50 côté sud. De puissants bouillonnements (fontaines de lave en dôme), de faible hauteur, alternaient avec des épisodes de reflux dans l’évent nord toutes les 5 à 10 minutes, intervalles ayant diminué peu à peu. Les fontaines atteignaient une dizaine de mètres de haut et jaillissaient au cœur d’un petit lac de lave de 65 m sur 45 m, dont le niveau s’abaissait de 2 à 3 m à chaque reflux à l’intérieur de la bouche. La hauteur des fontaines a ensuite augmenté le 20 mars vers 2h, atteignant 15 à 30 m de hauteur. À 6h30, la bouche sud a commencé à émettre des fontaines de lave en continu, rejointe par la bouche nord à 6h50. À 7h15, les fontaines atteignaient une hauteur de 120 à 180 m et la lave recouvrait plus de la moitié du fond du cratère. Les fontaines de lave ont continué et atteint une hauteur 150 à 210 m vers 8h. L’épisode 14 s’est terminé le 20 mars à 13h49 (heure locale), lorsque les fontaines de la bouche sud ont cessé, 11 minutes après celles de la bouche nord. Au final, les coulées de lave de cet épisode ont recouvert environ 75 % du plancher du cratère. L’épisode 14 a duré 28 heures et 23 minutes, dont les 7 dernières heures et 19 minutes avec des fontaines atteignant 180 m de haut, surtout au niveau de la bouche sud.
La déflation sommitale a atteint environ 6 microradians lors de cet épisode. Elle a été très rapide au début, mais a ralenti à 7h46 au moment des épisodes de reflux de la lave dans la bouche nord. La fin de l’éruption a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet du Kilauea et une diminution de l’intensité des secousses sismiques. Si le taux d’émission de SO₂ atteignait 50 000 t/jr le matin 20 mars, le soir à 17h il était descendu à 1200 t/jr, un niveau proche de ce qu’il est pendant les pauses éruptives. Les fibres de verre volcanique des cheveux de Pelé produits par les fontaines de lave sont signalées dans toute la zone du sommet du parc national et les localités environnantes.
Le niveau d’alerte volcanique du Kīlauea reste à Watch (Vigilance) et la couleur de l’alerte aérienne à l’Orange.

Source : HVO

Poas (Costa Rica)

L’activité éruptive est toujours intense sur le Poás, avec de nombreux événements phréatiques qui éjectent des matériaux jusqu’à 300 m au-dessus du fond du cratère et produisent des panaches de vapeur et de gaz s’élevant à 1 km de hauteur. Le 14 mars 2025, une station de surveillance des gaz à San Isidro de Coronado a mesuré des niveaux élevés de SO₂ dans un panache se dirigeant vers le sud-est de la Valle Central. Des odeurs de soufre et de légères retombées de cendres ont également été signalées. Le niveau d’alerte reste à 3 et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Source : OVSICORI

Lascar (Chili)

Une activité éruptive est toujours observée sur le Láscar. L’anomalie thermique détectée dans le cratère le 16 mars 2025 a été la plus intense enregistrée depuis février. Des données satellite continuent de montrer trois zones de températures élevées dans le cratère. Le réseau sismique a enregistré une diminution des séismes longue période depuis début février. Le niveau d’alerte reste Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs) et le public est prié de rester à au moins 1 km du cratère.

Source : SERNAGEOMIN

Lewotolo (Indonésie / Petites îles de la Sonde)

L’activité éruptive se poursuit sur le Lewotolok. Des panaches de vapeur et de gaz s’élèvent jusqu’à 500 m au-dessus du sommet. Le 15 mars, les panaches de cendres atteignaient 500 et 600 m. La sismicité a considérablement augmenté les 16 et 17 mars. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG

Dukono (Indonésie, Archipel des Moluques)

Sur le Dukono le PVMBG signale une activité élevée en 2025. Le réseau de surveillance a enregistré entre 60 et 394 événements éruptifs quotidiens (227 événements/jour en moyenne) avec des panaches de cendres et gaz s’élevant entre 200 et 2500 m au-dessus du sommet. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG

Merapi (Indonésie / Île de Java)

L’éruption du Merapi se poursuit. La sismicité reste élevée. Le dôme de lave sud-ouest génère des avalanches qui se propagent jusqu’à 2 km au sud-ouest dans les ravines Bebeng, Krasak et Sat/Putih. La température maximale du dôme atteint 248,5 °C, et son volume est estimé à 3 626 200 m³, d’après les images de webcam et un relevé par drone du 11 mars. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG

Reventador (Équateur)

L’activité éruptive se poursuit sur le Reventador avec des explosions quotidiennes, des séismes longue période, des épisodes de trémor harmonique et une sismicité associée à des émissions de cendres et de gaz qui s’élèvent jusqu’à 1,1 km au-dessus du cratère. Les webcams ont enregistré plusieurs épisodes nocturnes de matériaux incandescents qui dévalaient les flancs jusqu’à 900 m de distance. De légères retombées de cendres ont été signalées à proximité du volcan. Le 17 mars 2025, une coulée pyroclastique a parcouru 400 m le long du flanc sud-est, tandis que des matériaux incandescents étaient éjectés à 400 m au-dessus de la lèvre du cratère. Le niveau d’alerte reste Orange.

Source : Instituto Geofisico

Santa-Maria Santiaguito (Guatemala)

Une activité éruptive intense se poursuit sur le complexe de dômes du Santiaguito, avec une extrusion de lave continue au niveau du dôme Caliente. Des explosions quotidiennes génèrent des panaches de gaz et de cendres qui s’élèvent jusqu’à 1,2 km au-dessus du dôme. Les effondrements de matériaux produisent des avalanches de blocs parfois audibles à plusieurs kilomètres. On observe quelquefois de courtes coulées pyroclastiques qui descendent les flancs dans toutes les directions. Une incandescence est visible au niveau du cratère et de la partie supérieure de la coulée de lave sur le flanc sud-ouest.

Source : INSIVUMEH

Mont Spurr (Etats-Unis / Alaska, Iles Aléoutiennes)

Sur le mont Spurr, une activité volcanique significative a été observée ces dernières semaines et signalé dans le communiqué de l’AVO du 12 mars 2025. Lors de survols les 7 et 11 mars, d’importantes émissions de gaz ont été mesurées et des fumerolles récemment réactivées ont été observées. Environ 450 t/jr de SO₂ ont été mesurées au cratère sommital le 7 mars ; en décembre 2024 la mesure était inférieure 50 t/jr. Les concentrations de CO₂ sont particulièrement élevées au niveau du Crater Meak et sont semblables aux valeurs mesurées avant d’autres éruptions, comme celle du Redoubt en 2009. Plus de 3400 séismes ont été détectés depuis avril 2024 et une moyenne de 100 séismes par semaine a été localisée au cours de février, la plupart peu profonds, à environ 4 km sous le niveau de la mer, le plus important de magnitude 2,7. Des déformations du sol continuent d’être détectées, avec une inflation d’environ 6,5 cm enregistrée par la station GNSS la plus proche.
Pour l’AVO, une intrusion magmatique est en cours depuis quelques mois, et les récentes données sur les gaz confirment une nouvelle arrivée vers Crater Peak, le site des éruptions historiques (la dernière éruption sommitale remontant à plusieurs milliers d’années). La sismicité est restée élevée du 13 au 18 mars avec de nombreux petits séismes volcaniques peu profonds sous le volcan. Malgré la présence de nuages météorologiques, le 15 mars, le lac de cratère et un panache de gaz étaient visibles et un petit panache de vapeur s'élevant du sommet a été observé par webcam et images satellite les 17 et 18 mars.
Sur la base des données de surveillance disponibles, l'AVO considère que le scénario d’une ou plusieurs éruptions explosives comme celles de 1953 et 1992, est actuellement considéré comme le plus probable. Le niveau d’alerte volcanique reste au niveau 2 "Advisory" (sur une échelle de quatre niveaux) et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue au Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Source : AVO

Stromboli (Italie / Iles Éoliennes, Ile de Stromboli)

L’activité éruptive se poursuit sur le Stromboli. La webcam montre une activité strombolienne au niveau de quatre bouches dans la zone N (nord), dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco, et au moins de deux bouches dans la zone C-S (cratère centre-sud), sur la terrasse cratérique. Les bouches de la zone N produisent des explosions de faible à moyenne intensité à un rythme de 4 à 9 explosions par heure et éjectent des matériaux à moins de 150 m de hauteur. Des explosions au niveau des bouches de la zone C-S éjectent des téphras à un rythme de 1 à 4 événements par heure. Le niveau d’alerte reste Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre niveaux). Des restrictions d’accès sont en vigueur sur le volcan et l’accès au sommet est strictement interdit.

Source : INGV

Champs Phlégréens (Italie)

Dans un bulletin publié le 18 mars 2025 sur le site de l’Observatoire du Vésuve, l’INGV donne une description de l’activité dans les Champs Phlégréens du 10 au 16 mars 2025. Au cours de cette semaine, l’observatoire a enregistré 138 séismes, signes d’une activité sismique intense qui continue de caractériser la zone. Deux essaims sismiques mineurs et un essaim plus important ont été observés. Le premier, débuté à 02h57 (heure locale) le 11 mars 2025 avec 33 événements et une magnitude maximale de Md3,0 était localisé dans la zone Solfatara-Pisciarelli (à noter que l’observatoire du Vésuve utilise la magnitude de durée Md définie à partir de la durée du signal). Le deuxième, dans la région d’Agnano, s’est produit à partir de 06h25 le 12 mars 2025 et a consisté en 7 secousses d’une magnitude maximale de Md1,7. L’essaim sismique le plus important a commencé à 01h25 (UTC) le 13 mars 2025 dans la région de Bagnoli avec 44 événements d’une magnitude maximale de Md4,6. L’événement le plus significatif de la semaine enregistré le 13 mars dans la région de Bagnoli avait une magnitude de Md4,6. Une magnitude préliminaire de Md4,4 avait été indiquée, mais une analyse plus détaillée des formes d’ondes a révélé un événement composé de deux séismes distincts, avec des arrivées d’ondes sismiques extrêmement proches les unes des autres.

Source : INGV

Dofen (Éthiopie)

Depuis le 22 décembre 2024, une sismicité relativement importante continue d’être enregistrée dans la région du volcan Dofen. Un nouveau séisme de forte intensité et peu profond, enregistré par l’USGS avec une magnitude de M5,5, a frappé la région de l’Afar le 16 mars 2025. L’hypocentre se situait à 10 km de profondeur. L’épicentre se trouvait à 46 km au sud d’Awash et à 55 km à l’est du volcan Dofen. Le risque de victimes et de dégâts est faible. Une réplique modérée de magnitude M4,3 a également été enregistrée le 16 mars à 10 km de profondeur.
En plus de l'activité volcanique, des inquiétudes sont apparues quant à la stabilité structurelle du barrage de Kesem/Sabure. Ce barrage, qui retient un volume d'eau important, a été conçu pour résister à des séismes de magnitude de 5,6. Cependant, l'activité sismique dans la région dépassant ce seuil, les experts ont averti que toute défaillance structurelle pourrait entraîner des inondations catastrophiques, mettant en danger des centaines de milliers de vies.

Source : The Watchers, USGS